Le petit lexique de la coutellerie

Pour avoir l’air d’être un pro et surtout pour bien comprendre l’univers si particulier qui est le nôtre, nous vous proposons de découvrir le vocabulaire des couteliers.

Abalone

Autre nom de l’ormeau qui est un coquillage faisant partie d’une grande classe (Gastropode) des mollusques ayant les coquilles d’une seule pièce. Ils appartiennent à la famille Haliotides et au genre Haliotis, qui signifie l’oreille de mer, se rapportant à la forme aplatie de la coquille. Ses vives couleurs en font une matière recherchée en coutellerie.

 

Acier

Métal résultant de la combinaison du fer avec une petite quantité de carbone. Acier de coutellerie : carbone, inox, damas (eurotechni.com)

Acier au carbone

Acier dont la teneur en carbone est variable, qui procure une grande qualité de coupe ainsi qu’une facilité d’affutage, mais qui reste facilement oxydable. Nous travaillons presque exclusivement avec de l’XC75. Eurotechni 

Acier inoxydable

Acier allié au nickel et au chrome inaltérable, qui procure une très grande résistance à la corrosion mais qui est d’une moins bonne qualité  d’affutage, nous travaillons avec du 12C27 pour nos couteaux de série Arconsat et avec du RWL 34 ou du 14 C 28 N pour nos couteaux  d’Art.

Affiler

Former un fil sur le tranchant d’une lame afin d’être certain d’avoir visuellement l’épaisseur minimale du tranchant.

Affuter

Donner du tranchant à la lame, en l’affilant puis en cassant ce fil afin qu’il ne se replie pas sur le tranchant. On obtient ainsi l’épaisseur minimale pour obtenir la meilleure coupe. Pour notre part, nous cassons le fil avec une frotte ce qui nous permet d’avoir un tranchant très lisse.

Bélière

Anneau soit massif, soit rapporté, servant à passer un lacet afin d’attacher le couteau. Elle peut être située sur le ressort, sur la mitre arrière ou être un trou traversant à l’emplacement du clou arrière en cas de plain manche. Par exemple sur nos couteaux d’art, elles sont en générale massives sur le ressort.

Boutique

Autre nom de l’atelier, il est typique du langage coutelier.

Back stand

 “Tirer en arrière” suivant la traduction de l’anglais, c’est une pièce composée d’un socle, d’au moins un galet pourvu d’un fort ressort de rappel et sur lequel passe une bande abrasive afin de la maintenir tendue. Par extension ou plus précisément par déformation, nous appelons back stand l’ensemble touret plus back stand. C’est avec eux que nous donnons la forme que nous désirons, à nos manches, nos lames, et toute pièce composant nos couteaux.

Back stander

Donner une forme par enlèvement de matière sur une pièce donnée. Plus généralement donner la forme à un manche sur un couteau. Nombreux artistes applique cette méthode pour leur réalisation même non coutelières.

Clous

Ce sont des fils en acier ou en laiton coupés, puis matés, qui servent d’axes pour fixer les côtes. Ils sont en acier ou en acier inoxydable lorsqu’ils sont utilisés pour maintenir le ressort et la lame tout leur laissant la possibilité d’effectuer la rotation nécessaire au fonctionnement du couteau.

Côtes

Plaquettes de matière servant à la confection du manche et que l’on fixe sur les platines par vissage ou par clouage.

Damas

Acier obtenu par forgeage de deux ou plusieurs nuances de métaux. Par pliage et forgeages (soudages) successifs, puis en déformant savamment les couches obtenues, le forgeron arrive à créer exactement les dessins qui forment son expression artistique. 

Découpe laser

Découpage de pièces en acier (lames ressort platines) au moyen d’un faisceau laser et suivant un gabarit informatique réalisé par digitalisation à partir d’un modèle réalisé soit par le coutelier soit par un bureau d’étude DAO CAO.
Pour l’Arconsat nous avons réalisé nous-même le prototype servant à notre découpe laser.

Emouture

Forme caractéristique réalisée par enlèvement de métal, allant du dos de la lame jusqu’au tranchant de la lame afin de lui permettre de couper.

Emoudre : donner une émouture

Entablure

Ligne de démarcation sur la lame située entre l’émouture et le talon de la lame. Elle se forme naturellement lors de l’émouture.

Estampage

Découper des pièces d’acier au moyen de matrices gravées dans des moules et sous l’action de presses à haute pression. Cela peut se faire à froid ou à chaud.

Fil

Terme employé pour designer les clous ou les rivets qui servent à fixer les différentes parties du couteau. Le fil est conditionné par rouleaux continus que le coutelier recoupe à la dimension nécessaire à ses montages. Par tradition le diamètre des ce fil est exprimé en Numéros plutôt qu’en diamètre millimétré. Cela viendrait du fait de l’illettrisme des monteurs paysans des montagnes des bois noirs. Il existe des jauges de Paris pour retrouver les correspondances des numéros par rapport au diamètre millimétrique des fils.

Forge

Se dit, soit du matériel (fourneau ou creuset où l’on chauffe le métal), soit du bâtiment ou de l’atelier où se trouve celui-ci.

Forger

Action de travailler le métal par chauffe et compression (presse, marteau, marteau pilon), successive pour l’amener à une forme ou à un état moléculaire décidé.

Gabarit

Modèle, patron à reproduire. Il sert de base à la confection des couteaux.

Galuchat

Peau de certaines variétés de requins, squales ou raies, originaires surtout de la mer Rouge et de l’océan Indien, tannée et préparée, utilisée pour la confection de sacs de dame, de gaines, d’étuis, etc. Du nom de Galuchat, artisan gainier du 18e siècle, qui lança des fabrications élégantes et renommées faites de ce matériau.

Guillochage

Formes, dessins obtenus par enlèvement de métal (lime, burin, acide) sur différentes pièces du couteau. En général, il concerne le ressort et la lame, mais avec de l’imagination, on se permet aussi de les réaliser sur les platines, l’intérieur des ressorts, les mitres, etc.

Jauge de Paris

Outil de mesure servant au coutelier à reconnaître la dimension des fils. En présentant le fil dans le logement correspondant, le coutelier pouvait lire d’un coté la dimension en numéro (par exemple 12) et de l’autre coté de la jauge le diamètre en millimètre pour lui permettre de choisir son foret (2 mm dans ce cas).

Manche

Partie du couteau servant à le tenir en main, par extension matériau utilisé pour confectionner cette partie du couteau.

Mitres

Éléments fixés sur les platines en tête et en cul de couteau. Ces parties servent essentiellement de renfort au niveau de la lame et de protection en cas de chute du couteau au niveau du cul. Elles servent aussi de décoration. Nous les réalisons en différentes matières sur nos couteaux faits main.

Mokoumé

Feuilleté de cuivre et de laiton en quelque sorte un « damas » de ces deux alliages. La révélation se fait généralement naturellement par oxydation par l’air ambiant. Toutefois certains accélèrent le processus en utilisant un acide naturel très doux, type vinaigre, citron…

Onglet

Partie creusée dans la lame pour y placer l’ongle et ainsi faciliter son ouverture. Vous pouvez noter que la lame de nos couteaux n’en possède pas car la lame est assez dégagée du manche pour pouvoir la saisir fermement et l’ouvrir. L’onglet étant généralement réalisé par frappe nous évitons ainsi à nos lames un traitement ayant tendance à les déformer.

 

Platines

Éléments du couteau en forme de plaque, supportant les cotes qui forment le manche, et sur lesquels sont fixés le ressort et la lame.

Polissage

Action de donner à l’acier et aux matériaux composants le couteau une surface unie et brillante.

Poncetage

“Jeu” réalisé lorsque la lame est fermée et quelle ne touche pas le ressort. Si la lame touche le ressort en fermeture, le fil du couteau risque de s’émousser. Le coutelier crée un espace, en général en faisant butter le talon de la lame avant que la pointe ne touche le ressort. L’amplitude du poncetage se mesure couteau fermé en appuyant sur la pointe de la lame, le jeu est alors apparent. Plus le poncetage est important, moins il y a de risque d’abîmer la lame dans le cas ou celle-ci vous échapperait lors de la fermeture du couteau.

Rang

Étape de fabrication.

Ressort

C’est le “moteur” du couteau qui nous permet de le tenir la lame ouverte et la retient en fermeture.

Révélation

C’est le moment magique où le damas nous montre sa véritable apparence. C’est l’action, après préparation, de plonger l’élément en damas dans un acide afin de faire ressortir tous les dessins obtenus par forgeage de différents métaux. Il faut impérativement terminer une révélation par le trempage de la pièce dans un bain de base afin de stopper définitivement l’action des acides, sous peine de voir le processus continuer et immanquablement détruire entièrement le métal.

Revenu

Action de réchauffer l’acier après la trempe, suivie d’un refroidissement lent, destinée à augmenter sa résistance aux chocs et aux déformations.

Rivet

Synonyme de clou à la différence qu’il peut être préformé avec un renflement présentant une tête.

Trempe

Traitement thermique consistant à refroidir brusquement par immersion dans de l’eau ou dans de l’huile spécifique, une pièce de métallique préalablement portée à haute température, en vue d’en augmenter la dureté.

Pour en savoir plus

N’hésitez pas à nous rendre visite et nous vous ferons découvrir notre atelier.

Merci de prendre rendez-vous au 04 73 94 22 77.

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